Toutes les personnes ayant expérimentés l’irrigation du côlon sont prêtes à commenter et exprimer la formidable sensation de légèreté et de bien-être éprouvée après la séance. La libération d’un « poids sur le ventre » ou d’une pression limitant la respiration. Ces constats sont quasi systématiques mais d’un intérêt tout relatif. Ce sont bien sûr les troubles fonctionnels du tube digestif que je vais aborder, les pathologies lésionnelles étant pris en charge par le corps médical. En effet le corps médical est souvent désemparé lorsque le trouble touche les interactions entre le système nerveux et le système digestif, à tel point que de plus en plus de services de gastro-entérologie s’orientent vers des solutions non médicamenteuses, comme l’hypnose, pour soulager les plaintes de leurs patients.

Aussi, outre les conseils alimentaires, la gestion et la réduction du stress, l’utilisation de compléments alimentaire comme les probiotiques ou encore des antispasmodique comme les huiles essentielles de menthe poivrée et de basilique tropical, l’irrigation du côlon entre dans la panoplie d’outils que j’apprécie et recommande tout particulièrement. Pour permettre à l’organisme de démarrer le processus naturel d’auto-guérison la naturopathie recommande, de « fiche la paix » à l’organe en difficulté en lui donnant les moyens de réaliser ses fonctions dans de bonnes conditions.

Lorsque qu’un chien nous court après avec la ferme intention de nous mordre les mollets, le système nerveux autonome est en effervescences et de nombreux mécanismes se mettent en route de manière involontaire. On dit que ce SNA passe en mode hyper-ortho-sympathique. Aussi les battements du cœur accélèrent pour augmenter les échanges gazeux, les alvéoles pulmonaires se dilatent pour absorber plus d’oxygène et éliminer du CO2, les vaisseaux sanguins se contractent pour éviter les pertes de sang en cas de blessure et bien d’autres phénomènes sont constatés dont un en particulier, plutôt surprenant, d’avoir le tube digestif à l’arrêt ! En effet, être coursé par un chien ne permet pas de digérer dans de bonnes conditions, tout comme manger un sandwich dans sa voiture à 13heure place de la Concorde.

Ainsi pour « fiche la paix » au tube digestif il doit en premier lieu être au calme, détendu, et se sentir en sécurité. Peut-être est-ce la raison pour laquelle nous préférons, pour faire nos besoins, nous isoler sereinement même si à une autre époque, celle de l’empire Romain, les latrines étaient des lieux publics et un véritable lieu d’échange social. Education, quand tu nous tiens ! Alors, comme les Romains avec les thermes, pourquoi ne pas utiliser la fascinante propriété de l’eau pour nous décontracter, directement via le côlon puisque celui-ci possède des terminaisons nerveuses qui de plus sont indépendantes du Système Nerveux Central. Ne le nomme-t-on pas le deuxième cerveau ? Enfin relâché, détendu, on dit que le SNE passe en mode hyper-para-sympathique et là enfin, comme par miracle, le tube digestif ayant enfin « la paix », il se met à fonctionner et donc à effectuer son travail !

Alors de quel travail s’agit-il ? Le travail le plus évident et le plus visible est bien entendu celui de l’élimination des matières. Sous l’effet du SNE, les ondes péristaltiques et le brassage haustral se mettent en route. De plus comme pour la douche rectale plus communément appelé « lavement », sous la pression de l’eau sur la paroi de l’ampoule rectale, une envie réflexe de défécation est obtenue. Par petites contractions saccadées, l’eau aidant, les matières sont évacuées. Mais plus encore, grâce à cet état du SNE nous profitons de la capacité du côlon à absorber acides et divers déchets qui seront emportés par l’eau. Autre avantage avec les autres techniques, à travers l’irrigation du côlon, le contrôle et l’adaptation de la pression de l’eau permettent de le remplir dans sa totalité ce qui est impossible avec un simple lavement.

L’irrigation côlonique n’est donc pas qu’une simple vidange du contenu du côlon mais un processus permettant de détendre le SNA et donc d’éliminer les matières, de favoriser l’absorption d’éléments toxiques et de les évacuer. De plus elle permet de rééduquer la fonction mécanique d’un intestin « fainéant ».

C’est grâce à cette formidable action sur le SNA, recherché par certains gastro-entérologues avec les techniques comme la sophrologie ou l’hypnose, que l’irrigation permet d’offrir une réponse aux Troubles du Fonctionnement de I ’Intestin.

Catherine Kousmine avait en 1992 intégré l’irrigation du côlon dans le processus de guérison de ses malades. Son objectif était de permettre à ses patients de retrouver un fonctionnement performant de leurs intestins en permettant la bonne absorption des nutriments, la bonne élimination des déchets et toxiques, ainsi que la bonne synthétisation de vitamines. Elle profitait de la durée de la cure initiale de trois semaines pour proposer une irrigation par semaine donc trois consécutives à 1 semaine d’intervalle. Chez certains de mes confrères cette pratique est restée gravé dans le marbre, ils proposent systématiquement une série de trois irrigations sans savoir comment l’intestin va réagir à la première. Outre le fait que l’irrigation, comme un jeûne, n’est pratiqué en France que sur un sujet en bonne santé, il va de soi que le maintien en bon état de l’intestin d’un individu trentenaire, sportif et avec une bonne hygiène alimentaire sera plus aisé que celui d’un quinquagénaire sédentaire se nourrissant comme un patachon. Le nombre d’irrigation nécessaire au maintien d’une bonne hygiène intestinale est fonction de l’état physique et nerveux de l’intestin.